BRISSON : Carthage ou Rome? (fülszöveg)
Carthage ou Rome? Deux villes, deux civilisations, deux impérialismes. L’auteur a fait un récit aussi précis que possible du long conflit qui les opposa au cours des IIIe et IIe siècles avant notre ère, en y intégrant les résultats les plus récents de la critique historique moderne en particulier ceux que l’on doit aux progrès de l’archéologie punique. Mais raconter un conflit armé dans ses phases successives et changeantes, ce n’est pas seulement décrire les plans stratégiques, les mouvements tactiques et les affrontements des belligérants: c’est aussi essayer de déceler les motifs qui ont pu les animer, c’est plus encore mesurer les conséquences de tous ordres que la guerre a entraînées pour les deux États en lutte. Aussi l’auteur n’a-t-il pas voulu arrêter son récit avec la troisième guerre punique et la destruction de Carthage, mais le poursuivre jusqu’à la reconstruction de cette cité et à son intégration dans le monde romain par Auguste. C’est en ce point seulement que se clôt l’histoire d’une rivalité meurtrière.
Les lacunes de notre information sur une époque aussi reculée ont obligé l’auteur à adopter certaines hypothèses. Pourtant, une longue familiarité avec le monde antique, en particulier avec ses aspects guerriers, l’a gardé du risque de recourir à une imagination romanesque pour suppléer aux insuffisances de nos connaissances. L’allure épique des chevauchées d’Hannibal, l’idéal démocratique de ce Carthaginois qui faillit être le maître de la Méditerranée, les rivalités de l’aristocratie romaine, les calculs de l’ oligarchie punique répondent à ce que nous pouvons savoir, avec le plus de sûreté, de la réalité historique. L’auteur n’a voulu estomper aucune des grandeurs ou des petitesses d’un conflit aux dimensions mondiales pour l’époque, et a tenté de faire revivre au lecteur les incertitudes qui ont marqué dans les deux camps le déroulement de ce conflit, en l’invitant à se demander si l’issue en était vraiment inscrite dans un Destin irrévocable. Car est-il en histoire des destins irrévocables? Dix fois. vingt fois, au cours d’un siècle, n’a-t-on pas le sentiment que les choses hésitent et qu’il s’en est fallu de peu – la saga-cité, la volonté d’un homme – pour qu’elles prennent un autre cours et c’ est ce qui fait de ce livre d’histoire un récit bien plus passionnant que s’il était imaginaire.
L’orientaliste René Grousset disait de lui-même : « Ma biographie, c’est ma bibliographie.» Une vie d’historien est jalonnée par les livres qu’il publie.
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